Imprimer le texte
Rencontre équipe CMR du 2 mai 2022 – Secteur du SILLON
Au lendemain des élections présidentielles et avant les législatives, partageons cette situation, notre vécu. On peut faire résonner une page de la "Bonne Nouvelle" des rencontres du ressuscité. Comment aider à acquérir un regard neuf, vigilant, lucide comme nous y invite le ressuscité ?
A la veille des élections législatives, les partis politiques sont surtout préoccupés à trouver un financement pour leur parti plutôt que de présenter un programme aux électeurs.
Deux sources de financement :
- Chaque candidat présenté reçoit pour son parti 1 euro 64 par vote émis sur son nom, par an, durant 5 ans, même s’il n’est pas élu
- Chaque député élu reçoit 37 400 euros par an durant 5 ans à condition d’avoir obtenu 12,5% des inscrits. Il faut 15 députés pour faire un groupe parlementaire à l’assemblée nationale.
La violence s’installe de plus en plus dans la société, en particulier lors des élections mais pas que. Il faut un bouc émissaire responsable des problèmes, le président pour nombre d’électeurs ou de candidats. Mais que de violences de plus en plus dans notre quotidien.
Le président Macron insiste sur le rôle du travail, facteur de richesse. Il voit trop l’apport économique du travail sans voir le bénéfice humain du travail. Le travail valorise l’Homme. Il permet une intégration dans la société. Les « zéro-chômeur longue durée » dans certains territoires sont une réussite financière et humaine. L’association reçoit de l’Etat les allocations chômage dues aux chômeurs. Le chômeur a un salaire payé au smic par l’association selon le nombre d’heures effectué, ce qui est beaucoup plus valorisant pour lui. Cela permet d’intégrer les gens dans la société par le travail. Cependant, tous les gens ne sont pas capables de travailler ou ne le peuvent pas. (Femmes seules par exemple avec enfants devant faire des ménages à 4 heures du matin ou après la fermeture des bureaux…)
Il y a encore des profiteurs du chômage, surtout chez les gros salaires, même si le chômage reste nécessaire ou utile pour beaucoup. A l’inverse un nombre important de personnes ne demandent pas leurs droits, RSA en particulier, à cause de la complexité administrative (fracture numérique) ou de la honte à demander une aide. Scandale que des migrants sans statut de réfugié ne puissent pas travailler.
Inquiétude sur l’issue des législatives. La nouvelle « union populaire écologique et sociale » de Mélenchon inquiète beaucoup d’entre nous s’il y a cohabitation. Comment faire face au défi de la guerre avec des partis en désaccord sur l’Europe ou ne s’opposant pas à la politique anti-occidentale de Poutine. La France seule n’a pas d’avenir face à la Russie.
On se sent mal dans ce climat de violence verbale et physique. C’est aggravé par les fakes news distillant méfiance, suspicion, haine, fausses informations en particulier sur les réseaux sociaux. Beaucoup restent enfermés dans leur réseau. Les complotistes ne veulent plus voir le réel. Ils s’enferment dans leur réseau. L’enfer, c’est là où l’on est enfermé.
Comment remettre l’humain dans notre vie politique ? Des avancées sociales ont eu lieu avec le « quoi qu’il en coûte », le chômage bas, l’inflation moins mauvaise que dans d’autres pays. Mais beaucoup de gens restent sur le bord de la route. Des gens travaillent et ne peuvent pas se loger. Beaucoup de gens vivent avec un euro par jour une fois les charges fixes enlevées. L’allocation adulte handicapée diminuée selon le revenu du conjoint devrait être revue car l’adulte handicapé doit être reconnu dans son handicap personnel.
Comment rester debout, vigilant, lucide même si on ne sait pas ? On peut agir dans nos discussions avec les autres, voir pourquoi d’autres font des choix extrêmes. Il faut savoir profiter des petites choses pour rester heureux. On relit le dernier paragraphe du texte de Pierre Rosanvallon (article 16 avril de la croix) : « Comment voyez-vous notre époque : prometteuse ou désespérée ? Pierre Rosanvallon répond : « Je ne dirais pas désespérée. L’époque nous appelle à regarder les choses d’un œil neuf, à la vigilance, à la lucidité. Se lamenter et se désespérer n’a jamais rien construit. Au contraire, le propre du travail intellectuel, c’est de toujours trouver des éléments qui éclairent les réalités, même les plus crues. »
Après la mort de Jésus, les apôtres ont peur. Jésus les retrouve sur leur terrain et leur dit : « je serai avec vous tous les jours » (Matthieu 1,23). Les apôtres se remettent en route.
Une équipe CMR du secteur SILLON