D'après l'évangile de dimanche 17 mai " Jean 14, 15-21.
Le déconfinement progressif et après ? Nous nous projetons au futur, avec un espoir de ne plus consommer comme avant, de chercher une autre qualité de vie, de faire attention à la vie de la planète, mais tout cela reste à définir en société. Beaucoup se lancent dans l’après. La réflexion ne manque pas sur le sujet dans l’information.
Dans le calendrier liturgique, Le temps pascal se situe dans ce temps d’après la Résurrection. Il est de notre temps. Dans l’évangile de Jean de ce temps pascal, Jésus s’adresse au futur à ses disciples : « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements ».Quand je regarde ma vie, entre le temps d’hier, d’aujourd’hui et demain, en recevant les commandements du Christ, je le reçois avant tout, comme une présence active : « Je me manifesterai à lui » assure Jésus pour chacun. Encore une parole au futur. Nous vivons dans l’attente de cette manifestation. Nous ne pouvons nous satisfaire de notre situation actuelle. C’est en espérance que nous avançons, jour après jour, vers sa gloire, qui est lumière du ressuscité, pour tous.
Avec les autres, il y a cette lutte contre la souffrance où nous ne pouvons en rester à des constats fatalistes. Lorsque nous sommes privés de voir les siens partir, comme beaucoup ont su le dire, dans les hôpitaux. Si les évènements ont l’air de démentir notre foi, ils deviennent les évènements de la passion du Christ. C’est l’audace du témoignage de foi que nous pouvons nous apporter les uns les autres. Savoir nommer l’invisible au cœur de notre visibilité de l’expérience. Des personnes âgées ont été délaissées par leurs proches, bien avant le confinement, et des conflits de famille les ont écartés de toutes relations. C’est le temps de l’interpellation pour renouer des contacts, revenir sur des chemins du passé, qui peuvent s’ouvrir à la réconciliation et à la paix accomplie, signe du Sacrement du Pardon.
Dans tout ce temps qui semble s’être arrêté, peut-être avons-nous pris ce temps de l’attention pour une vie de quartier, dans un entourage que nous n’avons pas choisi : une vie s’est révélée dans la vérité. Peut-être avons-nous mieux compris la détresse de familles, de jeunes couples, qui se débattent pour un bonheur qui ne leur ait pas encore dû ! Avec des emplois temporaires, dans la relation fraternelle attendue par des personnes à desservir, il y a cet apport des compétences et du travail appliqué, qui donne une dignité à tous. Chacun peut recevoir autant qu’il peut donner à l’autre. « Celui qui reçoit mes commandements et les garde, c’est celui-là qui m’aime ». C’est la première fois dans l’évangile que Jésus demande à ses disciples de l’aimer. Cet amour reçu du Christ, il vient s’étendre aux frères et sœurs que nous prenons en considération, dans l’unité de notre personne croyante et agissante. La familiarité des relations éloigne les barrières et les différences sociales qui nous maintiennent à distance, dans un monde souvent trop figé dans des principes de toujours. La conversion des cœurs entraine une transformation du monde.