D'après l'évangile de dimanche 10 mai : Jean 14, 1-12.
Personnellement : Chacun de nous oriente sa vie, et ce n’est pas un autre qui prend la décision à notre place. A partir de ma profession, de ma situation familiale, j’établis ma place, vis-à-vis du monde. Cette place a été préparée, par une formation, un cheminement où j’essaie de m’accorder, en vérité, avec mes possibilités, mes goûts, mes projets de vie.
Ma place professionnelle, familiale, contribue à la vie sociale et économique du pays. Elle est ma source de revenu et ma raison d’être. Etant à la retraite, je suis assuré d’être entouré en biens et famille.
Comment dans la foi, je relis ce parcours de vie, à l’étape où j’en suis, est-ce qu’il ne prend pas alors la figure de l’Alliance ? Nous avons tout à faire, notre accès à Dieu est de notre ressort, et pourtant notre origine nous accompagne constamment, comme un appel, une attraction qui est une force, force même de l’Esprit. Le sens de notre parcours est celui de notre création : la conformité au Père, la ressemblance à Dieu.
Grandir en humanité, c’est grandir « dans le Christ », qui est au milieu de notre histoire. Nous allons vers Lui qui est l’image parfaite du Dieu invisible.
Avec nos proches, en équipe de service ou Mouvements d’Eglise : Tout le monde n’a pas la chance d’avoir une place assurée, et le bonheur de certains, d’autres ne peuvent en bénéficier. Nos situations sont différentes, et chacun a son cheminement particulier. Mais Jésus nous parle dans l’évangile d’un chemin commun à tous, d’une Vérité et d’une Vie qui couvre l’existence de tous. A nous, de partager en toute confiance, dans une solidarité d’Eglise, ce chemin qui s’ouvre devant nous, et qui surpasse tous nos itinéraires les plus divers. Il est au carrefour de vies pour nous aider à dépasser nos intérêts personnels. Nous ne cessons de dénoncer l’individualisme, pour ne pas dire, en connotation morale, « égoïsme ». A quelle conversion sommes-nous appelées ? Quelle ouverture au Pardon et à la Réconciliation nous fait toucher la Paix du Christ ?
Avec le monde qui nous entoure : Cette place au soleil, beaucoup en sont exclus. Le chômage et les licenciements engendrent des situations pénibles. Il y a beaucoup de cas sociaux arrivés dans nos campagnes. Ils se juxtaposent dans la population d’origine, et parfois, ils peuvent choquer dans un langage qui n’est pas toujours éducatif. Cependant, nous sommes tous invités à rejoindre ensemble ce Chemin de Vie, nous qui sommes croyants, avec ceux qui se le disent moins. Au-delà de remarques et jugements, nous pouvons, là aussi, demander leur cursus, ou ce qui peut les valoriser. Jésus répond à Philippe qui lui demande quel chemin emprunter : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas ! Celui qui m’a vu a vu le Père ». A nous de prendre du temps pour se connaître et s’estimer. Tout être humain est créé à l’image de Dieu. Beaucoup ont été déplacés dans les aléas de la vie. Les migrants ne sont pas que dans l’actualité de nos journaux ; ils sont aussi chez nous. A plusieurs, en toute confiance, nous pouvons alors partager nos points de vue, nos ressentis, pour rassembler des intentions, et pourquoi pas, prier pour tous. « Celui qui croit en moi fera les œuvres que je fais. Il en fera même de plus grandes, parce que je pars vers le Père ». Le Christ fait confiance à ses disciples, et les générations chrétiennes ont su nous faire parvenir ce message d’Amour évangélique. A chaque fois, il a fallu l’adapter aux situations rencontrées. A nous d’en continuer les œuvres entreprises. Ce que Dieu-origine nous donne au départ, ressemble à un germe dont la croissance nous est confiée. Le grain de blé tombé en terre est capable de porter du fruit. Avec la patience du semeur, Il nous comble, dans la promesse de la récolte, pain partagé, Corps du Christ.
Hubert LEBRETON, prêtre accompagnateur du CMR44
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