Le pique-nique de l’équipe de juin 2020 a pris des allures de retrouvailles ; notre rencontre précédente datait de février. Nous sommes déjà 5 à avoir plus de 70 ans sur les 10 membres et 3 en activité. C’est toujours un plaisir d’échanger entre nous, même si certains sont frustrés parce que plus en quête de spiritualité ou qu’une fois de plus nous n’ayons pas suivi la grille de réflexion proposée par le CMR . Nos conversations reflètent des préoccupations de notre âge qu’on le veuille ou non : alimentation saine, santé et tout de même politique, la noble comme la petite… La foi qui anime différemment les uns et les autres reste la matrice de cette équipe, ce qui entraîne un regard très critique sur la religion, en particulier locale … et une lueur d’espoir grâce à des femmes comme Anne Soupa.
Quelques réflexions entre 2 bouchées
« J’avais hâte de reprendre un rythme normal de travail car une certaine mélancolie commençait à m’envahir. Je saturais aussi de tous les appels téléphoniques, en visio, mails… car on me savait seule donc censée être plus disponible à l’écoute et à l’échange ???
« J’ai découvert l’aspect positif du télé-travail même en tant qu’assistant social. J’ai pu avoir des échanges téléphoniques très fructueux auprès de personnes en difficultés, mais aussi de personnes-ressources. Je dois reconnaître que des jeunes collègues qui devaient mener de front leur propre télé-travail et celui scolaire de leurs enfants ainsi que les tâches domestiques étaient contents de remettre les pieds dans l’établissement ! ».
« Parallèlement comme conjointe, j’ai dû m’éloigner de ces entretiens car en tant qu’infirmière psychiatrique, je venais de vivre au travail des situations difficiles, certes différentes, ou bien j’allais les retrouver dans les heures suivantes. Je devais me protéger pour être plus disponible à mes propres tâches auprès des patients, ininterrompues elles, pendant le confinement ».
« J'ai observé que certaines mairies se sont fortement mobilisées pendant le confinement pour intervenir auprès des familles démunies. Le département et la CAF ont aussi simplifié fortement les démarches pour que les demandes d'aides soient traitées en urgence, tout en en créant de nouvelles pour les personnes dont la COVID venait fragiliser grandement la situation budgétaire. Je crois que c'est important aussi de dire que des services publics ont su réagir très rapidement ».
« Mais dans nos communes rurales, des interrogations demeurent concernant par exemple les services publics dont les horaires d’ouverture ont été très mis à mal pendant cette période : mairie, poste… Cette dernière va-t-elle conserver la réduction d’ouverture de son bureau à 4 matinées par semaine pour une commune de 4000 habitants ? Les actifs n’y ont plus accès puisque le bureau est aussi fermé le samedi, de plus, jour du marché ... Ce n’est qu’un exemple et nous devons rester vigilants car la COVID pourrait avoir bon dos !… »